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Titre :Les Croix de bois ; non c'est affreux, la musique ne devrait pas jouer ça...
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Dorgelès, Roland
Interprète(s) :Clarens, Jean [Jean-Jacques Denis Paul Télémaque Valant]
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Ligue française de l'enseignement (fédération de S. et O.) - enregistrement VEG-∆
Numéro de catalogue :Série type B.J.3
Date de l'enregistrement :1931
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 78t sur Shure, Elberg MD12 : courbe Decca
Date du transfert :24-09-2004
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, 1914-1918, antimilitariste, littérature, théâtre, poésie. Jean Clarens (de son vrai nom Jean-Jacques Denis Paul Télémaque Valant), acteur français né et mort (11 janvier 1890 - 7 novembre 1967)
Texte du contenu :Les croix de bois (Roland Dorgelès) Fragment dit par Jean Clarens

Non, c’est affreux, la musique ne devrait pas jouer ça... L’homme s’est effondré en tas, retenu au poteau, par ses poings liés. Le mouchoir, en bandeau, lui fait comme une couronne. Livide, l’aumônier dit une prière, les yeux fermés pour ne plus voir. Jamais, même aux pires heures, on n'a senti la mort présente comme aujourd’hui. On la devine, on la flaire, comme un chien qui va hurler. C'est un soldat, ce tas bleu ? Il doit être encore chaud. Oh ! Être obligé de voir ça, et garder pour toujours, dans sa mémoire son cri de bête, ce cri atroce où l’on sentait la peur, l'horreur, la prière, tout ce que peut hurler un homme qui brusquement voit la mort, là, devant lui. La Mort : un petit pieu de bois et huit hommes blêmes, l’arme au pied. Ce long cri s’est enfoncé dans notre cœur à tous, comme un clou. Et soudain, dans ce râle affreux qu’écoutait tout un régiment horrifié, on a compris des mots, une supplication d’agonie : Demandez pardon pour moi... Demandez pardon au colonel. Il s’est jeté par terre pour mourir moins vite, et on l’a traîné au poteau par les bras, inerte, hurlant. Jusqu'au bout il a crié. On entendait : Mes petits enfants... Mon colonel... Son sanglot déchirait ce silence d'épouvante et les soldats tremblants n’avaient plus qu’une idée : Oh ! vite... vite... que ça finisse, qu’on tire, qu'on ne l'entende plus.
Le craquement tragique d'une salve. Un autre coup de feu tout seul, le coup de grâce. C était fini...
Il a fallu défiler devant son cadavre, après. La musique s'était mise à jouer "Mourir pour la Patrie", et les compagnies déboîtaient l'une après l'autre, le pas mou. Berthier serrait les dents pour qu’on ne voie pas sa mâchoire trembler. Quand il a commandé : En avant ! Vieublé qui pleurait, à grands coups de poitrine, comme un gosse, a quitté les rangs en jetant son fusil, puis il est tombé, pris d'une crise de nerfs. En passant devant le poteau, on détournait la tête. Nous n’osions pas même nous regarder l'un l'autre, blafards, les yeux creux comme si nous venions de faire un mauvais coup. Voilà la porcherie où il a passé sa dernière nuit, si bas qu'il ne pouvait y tenir qu'à genoux. Il a dû entendre sur la route le pas cadencé des compagnies descendant à la prise d'armes. Aura-t-il compris ?
C’est dans la salle de bal du Café de la Poste qu'on l’a jugé hier soir. Il y avait encore les branches de sapin de notre dernier concert, les guirlandes tricolores en papier et, sur l'estrade, la grande pancarte peinte par les musicos : "Ne pas s'en faire et laisser dire". Un petit caporal, nommé d'office, l'a défendu, gêné, piteux. Tout seul sur cette scène, les bras ballants, on aurait dit qu’il allait en chanter une et le commissaire du gouvernement a ri, derrière sa main gantée.
— Tu sais ce qu’il avait fait ?
— L'autre nuit, après l’attaque, on l'a désigné de patrouille. Comme il avait déjà marché la
veille, il a refusé. Voilà...
— Tu le connaissais ?
— Oui, c’était un gars de Cotteville. Il avait deux gosses.
Deux gosses, grands comme son poteau...


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